Séminaire d'histoire et de philosophie des sciences

Présentation

Organisateurs : Frédéric Patras, Sébastien Poinat

Les thématiques du séminaire d'histoire et de philosophie des sciences sont à l’intersection entre philosophie et sciences contemporaines. Les développements les plus récents en sciences font en effet apparaître que les réflexions sur l’ontologie, les analyses conceptuelles, les interrogations générales sur le rôle et la nature des théories font partie intégrante de l’activité scientifique et de la réflexion. Inversement, la philosophie peut puiser dans l’activité même des scientifiques les éléments nouveaux qui permettent à la fois de poser de nouvelles questions et de penser de façon renouvelée des questions plus anciennes.

Le séminaire est organisé dans le cadre d'un partenariat entre le CRHI, le Laboratoire J.A. Dieudonné, et l'axe 5 de la MSHS (axe "Histoire des idées, des sciences et des pratiques")

Lieu : sauf exception, le séminaire se tient dans la salle de conférences du Laboratoire J.A. Dieudonné.

Horaire : sauf exception, les mardis de 17h à18h30 (exposé et discussion générale)

Message à l'attention des doctorants des Ecoles Doctorales SFA (Sciences Fondamentales et Appliquées) et SHAL (Société, Humanités, Arts et Lettres) : assister aux conférences peut vous permettre de valider des ECTS. Pour cela, pensez à vous munir d'un document pré-rempli (avec votre nom, votre prénom, la date et l'intitulé de la conférence à laquelle vous assistez) à faire signer le jour de la conférence par l'un des organisateurs du séminaire.

Séances
mardi 30 novembre 2021 : Vincent ARDOUREL, "La représentation discrète du temps en physique"
Vincent ARDOUREL
CNRS, IHPST
mardi 30 novembre 2021, 17h-18h30
"La représentation discrète du temps en physique"
Bâtiment Hippolite Fizeau (campus Valrose), 5ème étage, salle "Fizeau"


Présentation :
La plupart des théories physiques représentent le temps de manière continue. C’est le cas de la mécanique classique, de la théorie de la relativité ou de la mécanique quantique. Mais pourquoi les scientifiques utilisent-ils cette représentation, et pourraient-ils s’en passer ? En m’appuyant sur la mécanique classique, j’examine la possibilité de représenter le temps d’une autre manière, de manière discrète. Cette analyse sera ensuite l’occasion d’examiner la représentation discrète du temps dans d’autres théories physiques.

mardi 8 mars 2022 : Silvia DE TOFFOLI, "Une conception faillibiliste de la justification mathématique"

Silvia De Toffoli

Princeton University

mardi 8 mars 2022, de 17h à 18h30

"Une conception faillibiliste de la preuve en mathématique".

en salle de conférences du Laboratoire J.A. Dieudonné (campus Valrose)



Présentation :
Il est communément admis que la véritable justification mathématique est nécessairement associée aux preuves. Dans cette présentation, je m'opposerai à ce point de vue. Je commencerai par esquisser une notion de preuve qui ne se réduit pas à la simple déduction des théorèmes à partir des axiomes et qui est plus adaptée aux agents humains. J'identifierai ensuite une tension entre cette idée commune et la pratique mathématique. Dans certains cas, il est tout à fait possible que des mathématiciens parfaitement compétents et fonctionnels sur le plan cognitif puissent commettre des erreurs. Dans ce type de situation, on est en droit de penser que l'exigence d'une preuve représente une demande trop élevée pour atteindre la justification. Je proposerai alors une explication faillibiliste de la justification mathématique. Je montrerai que la fonction principale de la justification mathématique est de garantir que la communauté mathématique puisse corriger les erreurs qui découlent inévitablement de nos pratiques faillibles.

mardi 3 mai 2022 : Clemens BERGER, "Surjections, épimorphismes, fibrations - une courte marche à travers la théorie des catégories et son impact sur les mathématiques modernes."

Clemens Berger

(LJA Dieudonné, CNRS, UCA)

mardi 3 mai 2022, de 17h à 18h30

salle de conférences du Laboratoire J.A. Dieudonné (campus Valrose),

"Surjections, épimorphismes, fibrations - une courte marche à travers la théorie des catégories et son impact sur les mathématiques modernes".

Présentation :

Je tâcherai d'illustrer quelques aspects de la théorie des catégories en partant des trois notions "surjection", "épimorphisme", "fibration" et de leur utilité en mathématiques. La théorie des catégories prend son essor au début du vingtième siècle, motivée peut-être par les difficultés rencontrées à cette époque-là dans les fondements mêmes des mathématiques.  Aujourd'hui ses outils sont devenus indispensables dans beaucoup de domaines bien que souvent on lui reproche une abstraction exagérée, un formalisme dénué d'intuition si ce n'est de sens tout court. Pourtant, Grothendieck est certainement parmi ceux qui ont façonné les mathématiques du vingtième siècle, et sa méthode était profondément "catégorique".

Mardi 25 février 2020, Claude LOBRY, Ce que dit le Principe d'Exclusion Compétitive en Écologie

Claude LOBRY

Université Nice Côte d'Azur

mardi 25 février, 17h-18h30

"Ce que dit le Principe d'Exclusion Compétitive en Écologie"

Présentation

Par la force des choses, lorsqu’elle se constitue en discipline autonome à la fin du XIX siècle, l’Écologie scientifique emprunte aux idées de son temps. Il en est ainsi du concept de compétition qui était très largement utilisé depuis le début du siècle pour penser les relations dans la société. Depuis sa première formulation par un ornithologue (Grinnell 1904) les écologues se sont attachés à préciser le sens de l’expression Principe d’Exclusion Compétitive et pour cela ils se sont aidés de modèles mathématiques comme le très célèbre modèle de Lotka-Volterra (≈ 1920 − 1925). A travers l’histoire des modèles les plus importants : Verhulst 1845), Gause (1934), Rosenzweig-MacArthur (1963), Armstrong, MacGehee (1980), Arditi-Ginzburg (1989), nous essayerons de dégager ce que peut être l’usage des mathématiques dans la clarification des concepts de l'écologie.