- Présentation de la Revue Noésis
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Date de création papier : 1995
Date de création électronique : mars 2004
Créateur : Dominique Janicaud
Directeurs de publication : Sébastien Poinat
Noesis est une revue généraliste de philosophie publiée par le Centre de Recherches en Histoire des Idées. Ses numéros tous thématiques, portent notamment sur les quatre axes de recherches du CRHI : logique et épistémologie, philosophie politique, esthétique, phénoménologie et herméneutique. Sébastien Poinat et Hervé Pasqua, sont les directeurs de la Revue Noésis.
Les derniers numéros de Noesis sont disponibles auprès des éditions Vrin. Les numéros parus depuis plus de deux ans sont accessibles en ligne sur le portail OpenEdition Journals.
Conseil de rédaction
Florence Albrecht, Michaël Biziou, Christian Bracco, Ondine Breaud, Jean-Luc Gautero, Elsa Grasso, Grégori Jean, Hervé Pasqua, Mélanie Plouviez, Sébastien Poinat, Jean Robelin, Christine Schmider, Valentina Tirloni
Comité scientifique
Miguel Garcia Barò , Angela Ales Bello, Magali Bessone, Michel Blay, Olivier Boulnois, Pierre Destrée, Benoît Frydman, Denis Kambouchner, Bruno Karsenti, Jerrold Levinson, Paisley Livingston, Gleen Most, Christian Nadeau, Charles Ramond, Gunnar Skirbekk, Giuseppe Tognon, Franco Trabattoni - Numéros
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- 33 | 2019 Qu'est-ce que l'histoire des idées
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David Simonetta : Arthur Lovejoy et la rationalité de l’histoire des idéesJustine Le Floc’h : Les émotions sont-elles des idées comme les autres ?Jean-Luc Gautero : Style de pensée et histoire des idéesAlexandre Moatti : Histoire des idées et étude de la critique de la modernité techniqueIoulia Podoroga : L’idée de nihilisme en Russie. Un essai de begriffsgeschichte entre littérature et philosophieLaurent Pietra : Connaissance pratique et narrations. Une hypothèse pour l’histoire des idées
- 32 | 2018 Avicenne. Ibn Sinâ (980-1037). L'être et l'essence
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Ghassan Finianos : Une métaphysique de l’existant. Existant et existence chez AvicenneOlga L. Lizzini : Penser l’être (l’existant, l’existence) dans la falsafa : autour de mawǧûd/wuǧūd chez Ibn Sīnā (Avicenne)Hervé Pasqua : L’essence sans l’être selon Avicenne
- 30-31 | 2017-2018 Europe
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Salim Abdelmadjid : A Etienne TassinSalim Abdelmadjid : Qu'est-ce que l'Europe ? Différence de la noèse et de l'EuropeMarie-Hélène Desmeules : L'Europe et les étrangers. Le retour de Husserl aux origines grecques de la raison théoriqueCaroline Anthérieu-Yagbasan : Zweig et l'Europe : culture contre nationalismesRomain Bertrand : Une question allemande. Europe et philosophie chez Lacoue-LabartheQuentin Badaire : L'europe selon Deleuze et Guattari : une histoire de flux et de déterritorialisationJacques Lévy : Europe : une géographicitéMathilde Unger : L'intégration par le droit dans la littérature postnationale sur l'Union européenneCéline Spector : Pourquoi l'Europe a-t-elle besoin d'une généalogie ?Aliénor Ballangé : Généalogie de l'Europe : le moment communautaireCéline Jouin : La constitution matérielle de l'Europe. Par-delà le pouvoir constituant
- 29 | 2017 - Dominique Janicaud. Rationalités, techniques, temporalités
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Jean-Luc Gautero et Jean-Paul Larthomas : Avant proposMarc Herceg : De la pensée de la contiguïté à l'intelligence du partage. Le parcours philosophique de Dominique JanicaudRobert Legrost : L'expérience phénoménologique. Réflexions à partir de l’œuvre de Dominique Janicaud
- 28 | 2016 - Les limites de la bioéthique
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Disponible ici
Baptiste Morizot et Pierre-Yves Quiviger : Introduction. Pour une épistémologie critique de la bioéthiqueOlivier Rabary : Une éthique des principes - sa pertinence pour les soignantsBernard Baertschi : Le gendarme et le guide. Une critique des fondements métaéthiques du principismeEmmanuel Picavet : « Principisme » et recherche d'unité en bioéthiqueJerôme Ravat : Par-delà cas et principes. Pragmatisme interactionnel et public bioéthiqueCatherine Larrère : L'anthropocentrisme de la bioéthiqueVincent Menuz : De la biologie à la bioéthique : défis épistémologiquesPierre Le Coz : De la bioéthique à l'éthique procédurale. L'exemple du Comité consultatif nationale d'éthiqueAnna C. Zielinska : L'échec instructif de la bioéthique. Pour une réflexion sur les procédures décisionnelles dans le champ biomédicalSouad Touzri Takari : Analyse bioéthique de la xénogreffe de coeur porcinAlexandre Foucher : La bioéthique et le LéviathanSerge Duperret : L'agir narratifJean-Philippe Pierron : La bioéthique : ritournelle, cage d'acier ou horizon d'attente ? - 26-27 | 2015-2016 - Nicolas de Cues (1401-1464). Le tournant anthropologique de la philosophie
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Pierre Caye : Nicolas de Cues et la question néoplatonicienneJean-Michel Counet : La présence du dernier des Romains chez le premier des Modernes. Nicolas de Cues lecteur de BoèceChristian Trottman : Du τί au τίς, tournant anthropologique ou catastrophe humaniste chez Nicolas de Cues, lecteur du Pseudo-Denys ?Agnieszka Kijewska : Scot Erigène et Nicolas de Cues : « processio et explicatio »Hervé Pasqua : Thomas d'Aquin et Nicolas de Cues. « Actus essendi » et « Possest »Graziella Federici-Vescovini : L'humanisme christologique de Nicolas de Cues. L'anthropologie religieuse du « De ludo globi »Joao Marie André : Relire Descartes à partir de Nicolas de CuesJean-Marie Nicolle : Montaigne et Pascale : la docte ignorance après Copernic.Maria Jesús Soto-Bruna : Contemplation, liberté et tragédie de la raison. Le tournant anthropologique de la philosophie : de Nicolas de Cues à Giordano BrunoMaude Corrieras : La question de la connaissance et le statut de la créature chez Nicolas de Cues et LeibnizThibaut Gress : De Kant à Nicolas de Cues et retour. Réflexions sur une intuition d'Ernst CassirerJean-Michel Counet : Philosopher, c'est faire l'idiot. Le Cusain en filigrane dans l'oeuvre de Gilles DeleuzeWalter Andreas Euler : Nicolas de Cues aujourd'hui
- 24-25 | 2015 - Philosophie et religion aujourd’hui
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Pierre-Yves Quiviger : Sieyès et le clergé
Gérard Bensussan : Philosophie et religion chez Schelling : le statut de la RévélationHervé Pasqua : Les rapports entre la raison et la foi dans les Oxford University Sermons de John Henry Newman
Jean-Luc Gautero : De la question juive à la question musulmane
Coralie Camilli : Le messianisme sécularisé, entre religion et philosophie
Fernando Belo : De la fécondité spirituelle
Gemma Serrano : L’art d’être hôte
Laurent Pietra : Philosophie, religion, conseil
- 22-23 | 2014 - Éthique et esthétique de l’authenticité
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Disponible ici
Carole Talon-Hugon : Introduction
Daniel Dumouchel : Changement d'ethos : l'émergence du concept esthétique d'authenticité
Christine Schmider : La dialectique de l’authenticité chez Walter Benjamin. Enjeux politiques et esthétiques
Nathalie Heinich : Authenticité et modernité
Esteban Buch : à propos d’un certain jargon de l’authenticité musicale
Thierry Lenain : Authenticité iconique vs authenticité artistique. à partir d’une œuvre de Francis Alÿs
Ondine Bréaud-Holland : De l’acceptabilité du discours sur le faux. Deux cas : Hans Van Meegeren et Elaine Sturtevant
- 21 | 2013 - La philosophie, la traduction, l’intraduisible
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Disponible ici
Michaël Biziou et Geneviève Chevallier : Introduction. L’élaboration réciproque de la philosophie et de la traduction
Bruno Poncharal : Ce qu’enseigne la traduction à la philosophie sur la question du « sens »
Alain Gallerand : La nature de la logicité chez Husserl, Saussure et Granel : idéalité ou matérialité ?
Guillaume Lejeune : Tendances et traduction dans le romantisme allemand
Gaetano Chiurazzi : Entre totalisation et incomplétude : le pouvoir émancipateur de la traduction
Charles Ramond : « Traduisez-vous les uns les autres ». Logique, politique et anthropologie de la traduction dans Le Maître ignorant de Jacques Rancière
Lawrence Venuti : Traduire Derrida sur la traduction : relevance et résistance à la discipline
Abdennour Benantar : (Re)traduction et restitution du texte d’Ibn Rushd dans sa langue d’origine : Commentaire de la République de Platon
Susana Mauduit-Peix : Traduire l’inachevé : les Pensées à l’épreuve de la traduction
Françoise Badelon : Le philosophe traducteur ou l’art d’user du bien d’autrui avec liberté. Diderot et Robinet
Jean Robelin : L’intraduisible
Anne-Laure Guichard : L’intraduisible et le passage du sens : le langage créateur - 20 | 2012 - La rationalité de la science économique
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Disponible ici
Préface
Jean Robelin, Franck Fischbach et Michaël Biziou : Introduction
Franck Fischbach : Colonisation du social ou socialisation de l’économie
Emmanuel Picavet : L’interprétation de la décision : un supplément à la « rationalité économique » ?
Fabrice Tricou : L’expansion contextuelle et structurelle du domaine du choix économique rationnel
Jean Robelin : Rationalité des structures, rationalité des acteurs
Béatrice Mabilon-Bonfils : Croyance et rationalité économique : la science économique comme croyance et les croyances économiques comme savoir pratique Emmanuel d’Hombres : Therapeutic Nihilism and Administrative Nihilism: A Non Unconditional Symmetry
André Tosel : Les deux voies de l’imaginaire néolibéral et leur tension
- 19 | 2012 - Penser avec Daniel Charles
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Disponible ici
Sous la direction de Carole Talon-Hugon
Carole Talon-Hugon : Penser avec Daniel Charles
Clément Rosset : Souvenirs de Daniel Charles
Evelyne Caduc : Daniel Charles ou l’art de la joie (variations autour du Ryoan-ji)
Alain Chareyre-Méjan : Penser en l’absence de l’un
Maurice Elie : Esthétique, « esthésiologie », nature, éthique. Résonances de quelques thèmes dans la pensée de Daniel Charles
Bernard Lafargue : Hétérotopies du multivers
- 18 | 2011 - La barbarie
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Sous la direction de Jean Robelin
Jean Robelin : Préface. L’inhumanité de l’humanité
André Tosel : Barbarie et choc des civilisations
Joël Candau : Sociétés ouvertes, sociétés fermées et anti-barbarie
Maria Donzelli : La barbarie de la réflexion
Christine Schmider : Contrer la barbarie. Walter Benjamin et la notion de « barbarie positive »
Raphaël Gély : La question de l’accroissement de la vie dans la phénoménologie de Michel Henry. Réflexions à partir de La barbarie
Pierre-Yves Beaurepaire : La fraternité aux prises avec la barbarie au siècle des Lumières : le cas de la République universelle des francs-maçons
Syrine Snoussi : La Barbarie ou l’Orient : critique de certaines idées orientales
Charlie Galibert : « Quand la métaphysique s’en va-t-en guerre ». Du destin de la guerre de 14-18 dans la pensée contemporaine
Jean-François Mattéi : La barbarie de la culture et la culture de la barbarie
Emilia D’Antuono : Science et barbarie : un oxymore ?
Gregori Jean : Phénoménologie et barbarie. L’idée d’une « équivocité » de la culture
Jean-Pierre Triffaux : La barbarie sur la scène actuelle
Christophe Roustan Delatour : L’Autre en vitrine : muséographier l’exotique
Robert Charvin : La barbarie et l’humanitaire dans l’ordre international
Jean-Luc Gautero : Barbarie de la politique et barbarie de la police
Jean Robelin : Terroristes, hooligans et supporters
Edouard Delruelle : Le temps des tribus et des ghettos ? - 16 | 2010 - L’affectivité : perspectives interdisciplinaires
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Sous la direction de Jean-François Lavigne
Jean-François Lavigne : PréfaceJean-François Lavigne : Le statut ontologique de l’affectivité : fondement ou épiphénomène ?Pascal Arnaud : Le vocabulaire romain de l’affection dans les sphères du public et du privé aux trois premiers siècles de l’ère chrétienneYves-Marie Lequin : L’affectivité pathétique de la distentio au livre XI des Confessions d’Augustin - 15 | 2010 - Le savoir peut-il se passer de rhétorique ?
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Sous la direction de Carole Talon-Hugon
Nouvel onglet contenu
- Appels à contribution
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- Numéro 39 de la revue Noesis à paraître à l’automne 2022 : « La connaissance incertaine et ses vertus »
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Coordinateurs : Grégori Jean, Sébastien Poinat
Argumentaire
La question du rapport entre connaissance et incertitude peut être posée de deux manières. 1/ il est d’abord possible de s’intéresser à la connaissance que l’on peut avoir de phénomènes qui présentent en eux-mêmes une forme d’incertitude. Ainsi l’économie étudie-t-elle la notion de risque : risques liés aux
Or c’est précisément cette « connaissance incertaine » que le numéro de Noesis souhaite interroger, sans présumer des liens, internes ou externes, qu’elle est susceptible d’entretenir avec des « objets » eux-mêmes incertains.
En un sens, la position cartésienne peut apparaître comme un prolongement assez naturel de la conception traditionnelle de la connaissance. Selon cette
Soumission des contributions
Les contributions, rédigées en français, doivent comprendre :
· Le titre de l’article
· L’article de 40 000 signes (espaces compris) + ou – 20%
· Son résumé (800 signes, espaces compris, maximum)
· Le nom de l’auteur ou des auteurs
· Une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)
Elles seront envoyées au format pdf à Grégori JEAN (gregori.jean@univ-cotedazur.fr) ou à Sébastien POINAT : sebastien.poinat@univ-cotedazur.fr
Les propositions feront l’objet d’une double lecture à l’aveugle par le comité de rédaction de la revue Noesis.
Date limite d’envoi des articles : 15 mai 2022
Les réponses seront communiquées le 15 juillet 2022
- Numéro 37 de la revue Noesis à paraître au printemps 2022 – L'objectivité en mathématiques
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Coordinateurs : Paola Cantù, Brice Halimi, Gerhard Heinzmann, Frédéric Patras
De l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle, les principaux objets des mathématiques étaient les nombres, les grandeurs et les figures qui, souvent, étaient pensés comme entités extralinguistiques, existant indépendamment de nos représentations d’eux dans un monde abstrait, conçu en analogie avec le monde physique et désignés par des termes singuliers du langage mathématique. Se pose néanmoins le problème classique de notre contact avec ce monde d’objets qui ne sont ni dans l’espace ni dans le temps et avec lesquels nous ne pouvons pas établir une relation causale (problème de Benacerraf).
Soumission des contributions
Les contributions, rédigées en français ou en anglais, doivent comprendre :
· Le titre de l’article
· L’article de 20000 à 40000 signes (espaces compris)
· Une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)
Les propositions feront l’objet d’une double lecture à l’aveugle.
Date limite d’envoi des articles : 1er Mai 2021
Les réponses seront communiquées à fin Juin 2021.
- Instructions typographiques
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Les contributions, rédigées en français, doivent comprendre :
· Le titre de l’article
· L’article de 40 000 signes (espaces compris) + ou – 20%
· Son résumé (800 signes, espaces compris, maximum)
· Le nom de l’auteur ou des auteurs
· Une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)
Elles seront envoyées au format pdf à la direction du numéro, selon les adresses publiées en chaque appel à contribution.
Les propositions feront l’objet d’une double lecture à l’aveugle par le comité de rédaction de la revue Noesis.
APPELS A CONTRIBUTION
Appel à contributions pour le numéro 39 de la revue Noesis à paraître à l’automne 2022 : « La connaissance incertaine et ses vertus »
Coordinateurs : Grégori Jean, Sébastien Poinat
Argumentaire
La question du rapport entre connaissance et incertitude peut être posée de deux manières. 1/ il est d’abord possible de s’intéresser à la connaissance que l’on peut avoir de phénomènes qui présentent en eux-mêmes une forme d’incertitude. Ainsi l’économie étudie-t-elle la notion de risque : risques liés aux comportements des agents économiques, aux évolutions du marché, ou même à la possibilité de catastrophes environnementales, sanitaires, etc. De même, la physique pourra s’intéresser à des phénomènes qui sembleront intrinsèquement aléatoires (comme les phénomènes quantiques). Dans ces deux exemples, c’est l’objet de la connaissance qui est lui-même « incertain », et non la connaissance que l’on en prend. Du reste, la connaissance de l’incertain peut être elle-même extrêmement rigoureuse et solide, et en ce sens certaine.
2/ La connaissance incertaine, en revanche, désigne une connaissance qui porte en elle la possibilité d’erreurs, d’imprécisions, dont les affirmations ne sont pas forcément définitives, qui ne se limite pas aux propositions certaines mais travaille avec des hypothèses ou sur la base d’énoncés seulement plausibles. Alors que, dans le premier cas, l’incertitude caractérisait ce qu’il y avait à connaître, elle caractérise ici la connaissance elle-même.
Or c’est précisément cette « connaissance incertaine » que le numéro de Noesis souhaite interroger, sans présumer des liens, internes ou externes, qu’elle est susceptible d’entretenir avec des « objets » eux-mêmes incertains.
Traditionnellement, la connaissance se trouve conçue comme infaillible, productrice de vérités, et ce faisant marquée par la certitude. Ainsi, dans les Règles pour la Direction de l’Esprit, Descartes affirme explicitement et de façon parfaitement univoque que la certitude est une détermination essentielle de la connaissance : la connaissance est certaine, ou n’est pas. Cette thèse, affirmée dans la deuxième règle, commande l’ensemble de l’ouvrage : les résultats douteux, les énoncés seulement probables, les raisonnements plausibles, même si le doute est peu important, même si la probabilité est très haute, ou le raisonnement très convaincant, ne peuvent pas prétendre appartenir au domaine scientifique : de tels raisonnements doivent être écartés purement et simplement.
Pour Descartes, la certitude ne définit pas seulement la connaissance scientifique : il fait aussi jouer à la certitude un rôle majeur dans le domaine de la métaphysique. Ainsi, dans les Méditations Métaphysiques, il commence par considérer comme faux et par écarter toutes les propositions qui comportent quelque doute, érigeant ainsi la certitude absolue en critère de la vérité. Le doute hyperbolique de Descartes emporte ainsi toutes les propositions que l’ego ne peut saisir avec une entière et parfaite certitude.
En un sens, la position cartésienne peut apparaître comme un prolongement assez naturel de la conception traditionnelle de la connaissance. Selon cette conception, la connaissance s’oppose fondamentalement à l’opinion. Cette dernière est changeante, douteuse, et si elle est vraie, c’est plutôt par chance que pour de solides raisons. Au contraire, la connaissance suppose non seulement la vérité mais aussi la capacité de donner les raisons qui font tenir une proposition pour vraie. Celui qui sait, sait pourquoi il sait, et s’avère donc être sûr de son savoir. Si on oppose la connaissance à l’opinion, la certitude n’est-elle pas forcément une caractéristique essentielle de la connaissance ?
Le numéro de Noesis intitulé « La connaissance incertaine et ses vertus » propose de prendre le contre-pied de la conception traditionnelle de la connaissance. Il vise d’abord à explorer l’hypothèse que la connaissance peut être incertaine, sans changer de nature et déchoir de son statut de connaissance (en devenant simple opinion). Du côté de la science moderne, on trouve ainsi au XVIIe siècle chez les savants de la Royal Society, l’affirmation que la science est affaire d’hypothèses plus ou moins probables. Certes, les expériences permettent de les contrôler et parfois de les rendre très probables, mais on ne peut pas savoir si telle ou telle hypothèse ne sera pas démentie un jour par une nouvelle expérience. Pour Boyle, Hooke et les membres de la Royal Society, les démonstrations mathématiques productrices de certitude sont non seulement assez rares, mais surtout dépendantes de principes physiques ou d’hypothèses, ce qui rend seulement probables leurs conclusions. Selon les auteurs de la Royal Society, le type de connaissance qui prévaut en science peut ainsi être considéré comme intermédiaire : ce n’est ni la connaissance parfaitement certaine, telle qu’on la trouve en mathématique, ni la simple opinion. A la même époque, une réflexion sur les degrés de certitude était à l’œuvre dans le domaine juridique, où la notion de « doute raisonnable » jouait un rôle central. Pour pouvoir juger une affaire, il n’est pas nécessaire d’avoir des démonstrations et des preuves absolument infaillibles. On peut se contenter d’atteindre un niveau de certitude qui dépasse les doutes raisonnables, sans atteindre le plus haut niveau. Un faisceau de preuves, des témoignages crédibles, ne sont pas des preuves infaillibles mais ils peuvent conférer une certitude suffisante (ou une incertitude acceptable).
Comme les éléments précédents le montrent, soutenir la thèse selon laquelle une connaissance (scientifique, juridique) peut être incertaine n’implique pas d’adopter une forme de scepticisme, en tout cas pas une forme très affirmée. La connaissance incertaine, si elle existe, est bien une connaissance et en affirmant que la connaissance peut être incertaine, il ne s’agit pas du tout de nier qu’il soit possible de connaître. La thèse sceptique la plus proche est celle que Richard Popkin, dans son Histoire du Scepticisme, de la fin du Moyen-Âge à l’aube du XIXe siècle, appelle « le scepticisme modéré » ou « constructif ».
Le premier questionnement du volume portera ainsi sur la possibilité de penser une connaissance qui soit incertaine, sur les présupposés théoriques d’une telle notion ainsi que sur ses enjeux, mais aussi sur ses difficultés, voire ses limites.
Au-delà de la possibilité de définir une connaissance qui soit incertaine, il s’agira également de réfléchir aux vertus de cette connaissance, en la comparant à la connaissance classique, prise dans les limites de la certitude. A l’opposé de la thèse cartésienne, Karl Popper a ainsi soutenu dans La Logique de la découverte scientifique que l’exigence de certitude était un frein considérable au progrès scientifique. Les théories scientifiques, disait Popper, sont d’audacieuses conjonctures, et non pas du tout une synthèse d’affirmations certaines :
« Le vieil idéal scientifique de l’épistémê, l’idéal d’une connaissance absolument certaine et démontrable s’est révélé être une idole. […] Avec l’idole de la certitude […] tombe l’une des défenses de l’obscurantisme, lequel met un obstacle sur la voie du progrès scientifique. Car l’hommage rendu à cette idole non seulement réprime l’audace de nos questions, mais en outre compromet la rigueur et l’honnêteté de nos tests. La conception erronée de la science se révèle dans la soif d’exactitude. Car ce qui fait l’homme de science, ce n’est pas la possession de connaissances, d’irréfutables vérités, mais la quête obstinée et audacieusement critique de la vérité. »[1]
Conformément à la perspective adoptée ici par Popper, ce numéro de Noesis visera également à explorer l’hypothèse selon laquelle l’incertitude de la connaissance n’est pas un défaut dont il faudrait s’accommoder, mais une caractéristique positive, qui ouvre des perspectives constructives. On pourra aussi se demander si la connaissance incertaine, précisément parce qu’elle est libérée de certains réquisits méthodologiques trop lourds liés à l’exigence de certitude, n’est pas en mesure de se frayer des chemins inattendus. De manière plus générale, le deuxième questionnement du volume portera sur la possibilité que la connaissance incertaine puisse se montrer parfois plus pénétrante dans ses visées, plus audacieuse, ou plus innovante, que la connaissance certaine.
Cet appel à contribution s’inscrit dans le prolongement d’un colloque qui s’est tenu à Nice les 18, 19 et 20 novembre 2021 et qui a abordé les questions précédentes à partir de plusieurs disciplines : la philosophie, mais aussi la médecine, la psychanalyse, l’archéologie, la géographie, la physique et la chimie. L’appel à contribution souhaite conserver le caractère pluridisciplinaire du colloque : dès lors qu’elles abordent au moins certaines des questions ci-dessus, les contributions hors philosophie sont les bienvenues.
Soumission des contributions
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[1] Karl Popper, Logik der Forschung, Vienne : Springer, 1934, trad. fr. par N. Thyssen-Rutten & P. Devaux, La Logique de la découverte scientifique, Paris : Payot, 1973 (avec les appendices), p.282.
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